CHÌ VULEMU ?
Vulemu cuntribuì à l’ilaburazioni prugrissiva, in Còrsica, d’una sucità bislingua (corsu/francesu).

QUAL’ HÈ CHÌ CUMPONI U CULLITTIVU ?
Hè una adunita di parsoni è ancu d’associa chì si ricunnòscini in a dimarchja di u cullittivu.

COMU AGISCIA ?
1. FÀ à nantu à u tarrenu (veda archivi)
2. DUMANDÀ l’appiigazioni di u nosciu pianu pà a lingua (veda a pitizioni)


Sapenni di più

QUE VOULONS NOUS ?
Nous voulons contribuer à l’élaboration progressive, en Corse, d’une société bilingue (corse/français).

QUI COMPOSE LE COLLECTIF ?
Il s'agit d'un rassemblement de personnes et d’associations qui se reconnaissent dans la démarche du collectif.

COMMENT AGISSONS NOUS ?
1. Nous faisons des actions sur le terrain pour inciter à la pratique du corse (voir archives).
2. Nous demandons l’application de notre plan en faveur de la langue (voir la pétition).

WHAT IS OUR PRUPOSE ?
We’d like to help Corsica become a bilingual society where Corsican and French will be spoken fluently.

WHO ARE WE ?
We are a group of people and associations who agree and work in the same way.

WHAT DO WE DO ?
1. We organize meetings to encourage people to practice the Corsican language (see newspapers articles).
2. We want our plan for the revival of the Corsican language to be put in practise(see our petition).

04/02/18: artìculu in u ghjurnali bascu BERRIA.



BERRIA


Le nombre de locuteurs corses a notablement baissé, et la langue est en péril. Cependant aujourd’hui il y une tendance positive: il y a de plus en plus de jeunes locuteurs.
CONTRE LA MONTRE
Ander Perez Zala, Sartène, envoyé spécial (04/02/18)
La langue Corse est en danger d’extinction. C’est ce que dit l’UNESCO et les Corses en sont bien conscients. La langue n’a pas de statut légal ni en Corse ni en France, et le nombre de locuteurs a baissé ces dernières décennies. Les associations pour la langue corse travaillent contre la montre et leur objectif est la renaissance de la langue et la co-officialité, afin qu’elle ne se perde. Aujourd’hui le développement de la langue se trouve face à une situation qui pourrait renverser cette tendance négative : le travail fait à travers l’éducation est entrain de porter ces fruits, et la victoire des nationalistes pourrait donner un souffle nouveau à la langue. Cependant il reste beaucoup à faire.
Il est difficile de préciser combien il y a de locuteurs. Il n’y a pas de statistiques officielles et il n’y presque pas eu d’enquête à proprement parlé. Il y eu une consultation à la population faite en 2012 à la demande du gouvernement Corse : selon les données recueillies à ce moment-là, il y avait entre 86 000 – 130 000 locuteurs en langues corse, sur 300 000 habitants. Selon la même source, c’était des locuteurs actifs, et 20 000 était capable de comprendre et d’avoir une petite conversation en langue Corse. Au total 150 000 locuteurs, la moitié de la population à cette époque.
Ce nombre est cependant trop exagéré selon Michelli Leccia Président et Porte-parole de « Parlemu Corsu ! » : « Cela nous étonne que le nombre de locuteurs soit 130 000. Nous pensons qu’il faut aller vers les estimations les plus basses. C'est-à-dire 86 000. Selon nous le nombre de locuteurs tourne autour de 60 000 – 70 000. Pourquoi la consultation donne un résultat plus élevé ? Car beaucoup ont un fort sentiment d’appartenance à la Corse, à l’île et parce que leurs familles sont d’ici depuis toujours, et ils n’osent pas dire qu’ils n’utilisent pas la langue corse.
C’est au nord-est que l’on parle le plus le Corse, là où la Corse est la plus peuplée. C’est là que se trouvent Bastia, Calacuccia, Ponte-Leccia, Corté, Ghisonaccia… ». En comparaison, ces lieux ne sont pas les plus touristiques, et sont plus liés aux petits villages. C’est là que l’on parle le plus le Corse »
La Transmission va vers le bas.
Il y eut une décroissance dans la transmission le siècle dernier, car on ne liait pas le corse au succès social. On disait aux Corses que pour sortir de la misère et pour avoir un statut dans la société, qu’il était nécessaire de donner de l’importance au français. Et nombreux sont ceux qui ont appliqué cette idée à leurs enfants. « Par exemple, moi-même lorsque j’étais petit je ne l’utilisais pas. Mes parents oui, surtout dans la rue, lorsqu’ils rencontraient des amis, mais lorsqu’ils parlaient avec moi ou avec d’autres enfants, ils nous parlaient en français. Cela fut une tendance systématique : les adultes parlaient entre eux en corses et avec les enfants en français. C’était cela le mode de pensée. »
« En plus de la perception sociale, en conséquence des deux guerres mondiales, le nationalisme français s’est beaucoup développé et cela a eu un effet notoire dans la transmission de la langue corse. Les guerres avaient de plus empiré l’économie de l’île et nombreux sont ceux qui furent obligés de s’engager dans l’armée ; par conséquent le nationalisme français à dominé. Depuis la 1ère guerre mondiale déjà le nombre de locuteurs avait commencé à baisser. Les français sont arrivés au XVIIIème siècle mais jusqu’en 1914 presque tout le monde parlait corse sur l’île. Je n’ai pas connu mes grands-parents mais je sais que ma grand-mère ne parlait pas français et que mon grand-père avait dû l’apprendre durant la guerre. Jusqu’à la 2nde guerre mondiale, la majorité parlait corse ; après ça a beaucoup baissé et dans les années 70 seulement la moitié le savait. »
La situation actuelle :     
Le panorama actuel est clair. On perd les anciens locuteurs corses, acteurs importants pour la transmission, mais en même temps de nouveaux locuteurs naissent ces dernières années et de plus en plus de jeunes savent parler corse. « Il y a plus de locuteurs corse de 20 ans qu’avant. Il y a eu une coupure dans la transmission au siècle passé et les enfants ne parlaient pas corse. Maintenant par contre la tendance est entrain de s’inverser.» selon Leccia.  Il souligne particulièrement les nouveaux arrivants : « Tous les ans plus de 5000 personnes viennent d’ailleurs vivre en Corse. Leurs enfants sont des locuteurs potentiels et les parents et enfants prennent la langue corse comme un signe d’attachement et d’union à l’île. Nombreux de ceux qui viennent d’ailleurs se rendent compte qu’ils doivent apprendre le corse. Et ça s’est positif, mais nous n’allons pas réussir à sauver notre langue seulement avec les nouveaux arrivants ; ceux d’ici aussi doivent se rendre compte que cela dépend aussi d’eux. »
Récupération de la langue.
Certains parents s’impliquent. A travers leurs enfants ils se rendent compte de la nécessite de récupérer la langue corse ; et de nombreuses personnes qui avaient perdu la langue vont aussi s’y mettre. Mais pour accomplir cette tâche Leccia parle du besoin de moyens : « Si nous accroissons les moyens nous arriverons à sauver la langue. Maintenant il y a une nouvelle dimension : il y des personnes qui veulent revenir vers la langue corse, ils sont de plus en plus nombreux. L’enseignement s’accroit, des centres privés s’ouvrent de plus en plus…, par exemple, moi je suis de Porto-Vecchio et là-bas il y des cours pour adultes ou 120 adultes participent. Et ça s’est beaucoup si on tient compte que la ville n’est pas très grande. Et à Ajaccio, à Bastia et ailleurs aussi il y des centres d’enseignement pour adultes »
Tout ceci est nouveau et « positif » pour la langue. « On parle moins corse qu’il y a 30ans ? Oui, mais plus qu’il ya 5-10 ans ».
L’utilisation du corse s’est aussi ouverte vers d’autres registres :  d’un côté la transmission fait défaut car nous perdons les veux locuteurs, mais maintenant il y a de nouveaux registres où on l’utilise. Quand j’étais petit on ne le parlait qu’à la maison, maintenant on entend le corse à la télé, à la radio, à l’école…et avec les nouveaux députés à l’Assemblée aussi. Paradoxalement on l’utilise moins qu’avant dans les familles »
« Parlemu Corsu ! » a pour objectif d’étendre le corse à tous les domaines sociaux, et le Collectif a pour cela fait plusieurs propositions. La plus importante celle qui concerne la formation de la langue dans les entreprises afin que tous les travailleurs aient la possibilité d’apprendre le corse. « De nombreux travailleurs, qu’ils soient corses d’origine ou pas, ont vu d’un bon œil la proposition. Ils préfèrent avoir accès à cette formation durant le temps de travail qu’après, le soir ».
En ce qui concerne la co-officialité, les politiques nationalistes lui ont expliqué qu’il s’agit de la revendication la plus difficile à obtenir. Vu la réaction de Paris à propos de tous les sujets, ils ce sont rendus compte que tout sera difficile, mais que le domaine le plus difficile sera celui de la co-officialité de la langue. « Nous avons besoin de la co-officialité afin de refaire naître la langue, mais avec cela il faudra des moyens, une implication réelle des institutions locales. Sinon la co-officialité ne servira pas à grand-chose ».